28.11.16

Messi n’y arrive pas, Del Potro si !

Eh oui, c’est peut-être un peu sévère avec le lutin du FC Barcelone et ce n’est pas forcément comparable, mais force est de constater que Juan Martin Del Potro a réalisé ce week-end ce que rêve de faire Lionel Messi depuis près de 10 ans : offrir à l’Argentine un grand titre international, et quel titre ! 

La Puce n’avait pas réussi à avoir ce supplément d’âme et de couilles en finale de la Coupe du Monde 2014 et à celles de la Copa America 2007, 2015 et 2016, perdues à chaque fois dans les pleurs et la détresse ; le géant de Tandil a lui parfaitement répondu à l’attente de tout un peuple et offre donc un premier Saladier d’Argent à son pays, après quatre échecs en finale. Que la fête a dû être belle dans leur vestiaire à Zagreb, dans les bars de Buenos Aires et dans les narines de Maradona !

Déjà héroïque en demi-finale face au futur numéro 1 mondial Andy Murray, à Glasgow qui plus est, Delpo a remis le couvert à Zagreb en signant un succès logique vendredi et un véritable exploit dimanche : mené deux sets à zéro par Marin Cilic, le vainqueur de l’US Open 2009 est revenu de nulle part et a fini par terrasser le Croate au terme d’un combat épique de 5 heures. Un match d’anthologie, une victoire pour l’éternité pour celui qui était encore… 1045ème mondial en février dernier ! J’ai regardé ce duel avec passion et ne pouvais qu’être content pour ce mec qu’on croyait fini, ce grand gaillard très sympa mais trop souvent blessé, trop souvent maudit, qui s’est donné les moyens de revenir et qui s’offre une seconde moitié de saison exceptionnelle, avec ce triomphe en Coupe Davis et sa médaille d’argent à Rio.

Cette victoire de l’Argentine, c’est aussi celle du noboby Federico Delbonis, lui qui avait conquis deux victoires en quart de finale et qui n’a pas tremblé au moment d’aller chercher ce point décisif, bien aidé il est vrai par un Ivo Karlovic aussi adroit que Gilbert Montagné en état d’ivresse… Cest également celle de Leonardo Mayer et Guido Pella, deux joueurs au palmarès famélique qui ont quand même ramené 6 points tout au long de cette campagne victorieuse, dont le cinquième contre la Grande-Bretagne pour Mayer.

Bref, ce fut beau de voir un pays de foot comme celui-ci se prendre de passion pour cette Coupe Davis. Ce fut magique de voir la rage des Argentins sur le court, l’excitation des supporters dans les tribunes et la folie de Maradona dans sa loge ! A l’image des Suisses à Lille en 2014, les Argentins ont régné en maîtres durant cette finale. Et plus que jamais, Diego Maradona est un sacré beau cinglé, l’une des plus belles légendes du monde du sport. Au contraire d’un Messi qui donne autant de rêve qu’un concert d’harmonica au marché de Noël de Montreux… 

Allez mon pote, cette fois je te laisse, bonnes vacances à toi et que la magie de la Coupe Davis perdure pour des siècles et des siècles !

21.11.16

The boss !

Plus de doute possible, Andy Murray est bel et bien le nouveau patron du tennis mondial. Un patron aussi souriant qu'un sergent-major à l'appel du matin, mais bon, on fera avec et de toute façon c'est toujours moins pire que le coton-tige... En cette semaine londonienne, le Britannique a poursuivi sa série de victoires (24 de suite !) et confirmé son statut de numéro 1 mondial en signant le parcours parfait : 5 matches, 5 succès dont une démonstration de force contre sa traditionnelle bête noire en finale. Le stade était en transe, Ivan Lendl a failli lâcher un sourire, la mère d'Andy a presque semblé sympathique et dans ma cabine y’avait de la joie aussi ! Car tu sais très bien que tout ce qui peut emmerder de près ou de loin Djokovic me rend heureux… Le Serbe ne remontera donc pas sur le trône avant un petit moment et le record de Rodgeur est pour l’instant moins menacé.

Sans Federer ni Nadal, cette édition du Masters a clairement manqué de saveur, de matches références (sauf un, j’y reviendrai) et ce n’est pas les présences folkloriques, pour ne pas dire inutiles, des Monfils, Thiem ou autre Goffin qui ont redonné des couleurs à ce tournoi. Le non-match de Nishikori en demi-finale est également à classer dans le rayon des hontes de ce tournoi. Quand tu es qualifié pour l’un des matches les plus importants de ta carrière et que tu joues en night session devant plus de 17'000 personnes, tu n’es pas capable d’offrir un autre spectacle et de gagner plus que deux jeux ? Pauvres spectateurs qui ont dû payer pour assister à cette véritable purge, à ce véritable Jean-François Copé

Heureusement pour les amoureux de la petite balle jaune, la première demi-finale entre Raonic et Murray a, à elle seule, sauvé le tournoi de l’indifférence totale. Un duel de malades entre deux joueurs en feu qui s’est conclu après… 3h38 de jeu, un record dans l'histoire d'un Masters. Un match de fou dans une ambiance électrique où l’Ecossais a sorti ses couilles sur le court et a notamment sauvé une balle de match dans le tie-break complètement dingue du troisième set. Rien que pour ce morceau de bravoure et la rage qu'il a affiché tout au long de ce thriller, le sosie de Frankenstein est un beau numéro 1 mondial.

La finale, elle, n’a pas atteint des sommets et ne deviendra donc pas LE match mythique entre Djokovic et Murray. Depuis trois ans, les deux dominateurs du circuit n’arrivent pas à être à leur meilleur niveau au même moment, d’où des finales à sens unique et sans la moindre émotion. La joie de l’Ecossais lors de la remise des prix était d’ailleurs tout sauf communicative… Le mec vient de gagner son 5ème tournoi de suite, son tout premier Masters en battant son pire ennemi, il est assuré de finir l'année au sommet du classement ATP et on dirait qu'il vient d'enterrer la moitié de sa famille... Ivan Lendl, merde, sors de ce corps ! 

Bref, la saison fut longue, les artistes – dont Stan – semblaient très fatigués cette semaine et je crois que tout ce petit monde est content de partir en vacances. Allez, vivement 2017 avec le retour plus qu’attendu du Maître et de Rafa. Putain comme ces deux monstres nous manquent !

9.11.16

Tous fans de Murray...

Désolé mon pote, j'ai brillé par mon absence depuis cette somptueuse finale de l'US Open, laquelle sera d'ailleurs la dernière finale de ce tournoi ouvert aux joueurs étrangers. Ben quoi ? Donald Trump n'a pas promis dans son programme de n'accepter que des joueurs au passeport américain (et blanc de peau) pour les prochaines éditions de l'US Open. Make American Tennis Great Again, c'était ça son slogan de campagne non ?

Plus sérieusement, il y a des choses à dire sur le monde du tennis depuis ce fameux 11 septembre 2016. Il y a eu le magnifique sauvetage de notre équipe suisse de Coupe Davis en Ouzbékistan, l'élimination attendue des Tricolores de Yannick – je ne suis plus magique – Noah, la qualification de l'Argentine grâce à un immense Del Potro, le forfait de Rafael Nadal pour le reste de la saison, le couac désormais habituel de Stan aux Swiss Indoors, la sortie de Roger Federer du Top 10 et, last but not least, l'incroyable accession au trône d'Andy Murray. Je dis incroyable car le Britannique accusait pas moins de... 8000 points de retard sur Novak Djokovic au lendemain de Roland Garros. La suite ? Un véritable festival de l'Ecossais qui, si l'on excepte le Masters 1000 de Toronto, l'US Open et sa défaite en demi-finale de la Coupe Davis, a littéralement tout gagné. Tout !

Couplée à l'écroulement du coton-tige, cette série de victoires permet au poulain d'Ivan Lendl de devenir le 26ème numéro 1 mondial de la petite balle jaune. Pas le plus offensif ni le plus charismatique c'est sûr, mais on déteste tellement le sosie de Joe Dalton qu'on est heureux pour le Britannique. Heureux pour le tennis qui a besoin d'une telle rivalité. Heureux aussi pour notre Rodgeur national dont le record de semaines à la tête du classement ATP est légèrement moins en danger. Légèrement car il suffirait que Murray merde à Londres pour que le Serbe reprenne les commandes et revienne sur le record des 302 semaines du Bâlois. A l'heure où j'écris ces quelques lignes, il manque 80 semaines à Djokonaze pour battre le record du Maître, ce qui est beaucoup et très peu à la fois, étant donné que seul Murray semble aujourd'hui en mesure de lui tenir tête...

Bref, félicitations à Andy Murray et pourvu qu'il reste tout en haut de la planète tennis le plus longtemps possible ! Premiers éléments de réponse dès lundi dans la grandiose O2 Arena où se déroulera le dernier tournoi de l'année. Un Masters que j'aurai la chance de commenter et où Stan The Man a hérité d'un tirage absolument infect avec Murray, Nishikori et Cilic, soit très mecs qui sont en pleine bourre en cette fin de saison. Quand tu penses que de l'autre côté tu as un dépressif qui se pose autant de questions que Patty Schnyder à la grande époque (Djokobite), un gaillard qui vient de déclarer forfait en demi-finale de Bercy (Raonic), un néophyte qui ne doit sa place qu'à l'absence de Nadal (Thiem) et un autre néophyte qu'on pourrait engager comme clown au Cirque du Soleil (Monfils), ben tu te dis que les deux groupes sont aussi équilibrés que les comptes du Servette FC sous Marc Roger... 

Allez, même si ça va faire bizarre un Masters sans Rodgeur ni Rafa, on se réjouit quand même et on espère que Stan et... Murray bien sûr nous donnent du rêve !