31.8.12

Deux chocs et des promenades…

Le premier choc et accessoirement LA nouvelle de cette première semaine de Flushing Meadows, c’est l’annonce de la retraite d’Andy Roddick. L’Américain a donc décidé d’arrêter sa carrière après l’US Open et c’est évidemment une bombe dans le monde de la petite balle jaune. En tant que Suisse et fan de Rodgeur, on gardera un bon souvenir de Roddick, lui qui a perdu… 4 fois en finale de Majeur face au plus grand joueur de tous les temps. Autant Rafael Nadal nous a provoqué d’affreux cauchemars et d’immenses désillusions, autant Andy Roddick nous a égayés plusieurs dimanches ! Je pense notamment à cette mythique finale de Wimbledon 2009 où le joueur à la casquette avait perdu 16-14 au dernier set, sur son seul et unique service concédé du match… Ça reste la défaite la plus cruelle de sa carrière et, soyons honnêtes, ce ne fut pas vraiment mérité. Et Rodg la d'ailleurs avoué lui-même...

Bref, ancien numéro 1 mondial, vainqueur d’un tournoi du Grand Chelem et
d’un Saladier d’Argent, A-Rod restera comme un joueur marquant de la dernière décennie mais, surtout, comme la proie préférée de Roger Federer. En un mot comme en mille, le Bâlois a filé autant de fessées à Roddick que Rocco Siffredi à Olivia del Rio ! Mais bon, blagues à part, on ne va pas trop le plaindre, le Roddick sort avec une bombe atomique et rien que ça, ça vaut bien quelques tournois du Grand Chelem…

Ah oui, on n’oubliera pas non plus ses tics de maniaque ! Des tirages de maillot sur l’épaule, idem sur la casquette avant chaque service, ajoute à cela un lancer de balle court pour des frappes de dingue au service, et tu obtiens un ensemble assez atypique. Tu me diras que lui au moins a le bon goût de se toucher l’épaule et pas le trou de balle ! C’est déjà ça... Allez, bon vent Andy, merci pour ton fair-play et fous le Bronx dans le lit de Brooklyn !

Autrement, le second choc de la semaine, c’est l’élimination surprise du Kinder Bueno du Mans, j’ai nommé Jo-Wilfried Tsonga. Le Français s’est fait sortir en 4 petits sets par… Martin Klizan ! Tu ne connais pas ? Moi non plus ! Le numéro 6 mondial prouve une nouvelle fois qu’il n’a pas (encore ?) la carrure pour être un candidat sérieux au Big Four. Comme pour tant d’autres joueurs, il lui manque ce petit truc pour franchir le pas. Le franchira-t-il un jour ? Pour être né dans le pays qui a enfanté les Henri Leconte, Cédric Pioline et autres Arnaud Clément, tous ces perdants magnifiques, je ne pense pas ! Pourtant il a tout pour lui. Il est cool, ne se prend pas trop la tête et peut frapper comme une mule pendant des heures. Bref, y’a largement plus con et chiant sur le circuit. Mais il peine à tenir la longueur sur quatre Grands Chelem.

Sinon, ben comme toute bonne première semaine de Majeur qui se respecte, il ne se passe pas grand-chose. Les favoris se baladent en jouant sur une jambe et on attend de pied ferme le début de la deuxième semaine. Rodgeur devra quand même se méfier de son prochain adversaire, un certain Fernando Verdasco… Typiquement le genre de joueurs qui, s’il est dans un bon jour, peut te faire toutes les misères du monde. Allez, vivement la suite du tournoi et vu qu’ils annoncent le pire week-end de l’été, on va être bien derrière notre écran plat ! Y compris la nuit…

5.8.12

La loi du plus fort…

Ben voilà, shit ou fuck comme ils disent ici… 20 ans après, Roger Federer ne me rejoindra pas dans le club des médaillés d’or en simple messieurs et j’en suis terriblement déçu. Tu me connais, je suis au fond du bac et je n’ai franchement pas la niaque d’analyser cette finale en long et en large. Nous avons tout simplement assisté à un non-match, à une finale sans grandes émotions, y compris durant la remise des médailles... Que dire sinon que Dumbo les grandes oreilles a amplement mérité sa victoire ? L’Ecossais a dominé le Suisse de la tête et des épaules, des couilles et des jambes… Il lui met une seille historique dans son jardin anglais, car il est certain que Rodgeur n’a jamais pris une branlée pareille à Wimbledon.

6-2 6-1 6-4, c’est une putain de claque et le score est plus parlant que de longs discours. Le sosie de Frankenstein a marché sur l’eau du début à la fin, tandis que Rodgeur était complètement à côté de ses pompes. Nul doute que son match de vendredi a laissé des traces, tant sur le plan physique que mental. Même le plus grand joueur de tous les temps ne peut pas se remettre facilement d’une victoire 19-17 au troisième set… Mais putain je m’attendais quand même à une réaction.
 
Il n’y en a pas eu et tout est allé de travers aujourd’hui. L’une des preuves de ce désastre, c’est ce troisième set où Rodg aura réussi à ne faire qu’1 (!!) point sur le service du Britannique. Du jamais vu sur gazon… Preuve qu’il n’y avait rien à faire contre ce Murray-là et qu’au final il n’y a pas tellement de regrets à avoir. Ou si peu… comme lors de ce troisième jeu du deuxième set où le numéro 1 mondial aurait pu, aurait dû faire le break. Mais voilà, il était écrit que c’était le jour d’Andy Murray et que rien ne pouvait lui arriver. Même le ciel était avec lui et il a ainsi pu profiter de conditions outdoor qui lui étaient favorables… Mais c’est un détail et franchement, ils auraient pu jouer ce match en indoor, en chaussures de ski ou combinaison d’astronaute que le résultat aurait été le même…

Bref, chapeau Andy ! L’éternel loser, le Poulidor de la petite balle n’est plus. Murray entre désormais dans la cour des grands et il faudra évidemment compter sur lui ces prochains mois, à commencer par l’US Open où il se profile comme l’un des gros favoris. Au même titre que Del Potro qu’il faudra surveiller comme un pédophile dans un jardin d’enfants, oh pardon, comme du lait sur le feu. Allez les amis, on a quand même vécu une belle semaine au All England Club et cette médaille d’argent n’est finalement pas si dégueu. Rodg ne sera probablement jamais champion olympique en simple, c’est bien le seul titre qui risque de manquer à son palmarès. Avec la Coupe Davis peut-être… Sûrement même. Parce qu’après les performances du gamin de Saint-Bar’ à ces Jeux, on peut se demander si notre équipe de Coupe Davis pèse plus lourd que celle de l’Inde ou du Maroc.

4.8.12

Au milieu du désert, Federer...

Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas commencer un post en encensant notre Rodgeur national, mais bien en raillant la nullité, la pauvreté et le manque de conviction de nos sportifs helvétiques. Certes, Nicola Spirig a glané une magnifique médaille d’or en triathlon, mais sinon, quelle misère ! De nos cyclistes à nos judokas en passant par nos escrimeurs et – surtout ! – nos charlots de footballeurs, la Suisse a été pathétique durant ces Jeux. Sans envie, sans panache, sans cette flamme qui te fait réaliser des exploits. Et que dire de Stan Wawrinka qui est actuellement au cœur d’une polémique ? Franchement, je ne sais pas si c’est un complot du Blick ou de ne je ne sais qui, mais il n’y a jamais de fumée sans feu et le Vaudois n’avait pas à montrer sa gueule au village suisse à quelques heures d’un double décisif… C’est le résultat qui compte et là, le Vaudois n’a aucune excuse vu cette élimination pitoyable et honteuse face à la paire israélienne. Oui, qu’on se le dise et qu’on se le répète, ces JO ont été un immense foutage de gueule. Jusqu’à ce que Federer entre sur le court vendredi…

Voilà, j’y viens à cette demi-finale de tous les superlatifs. On le sait, Rodgeur aime battre les records, surtout lorsqu’il évolue dans son jardin anglais. Eh bien, il en a encore pulvérisé un hier après-midi ! Soit celui du match en 3 sets le plus long de l’histoire du tennis. En 4h26 de coups d’anthologie, de renversements de situation, de tension et d’excitation, Roger Federer et Juan Martin Del Potro nous ont offert l’un des plus beaux spectacles de l’année. Un thriller qui aurait fait retourner Alfred Hitchcock dans sa tombe. Putain, j
’ai bien cru que j’allais bouffer ma télécommande tellement j’étais tendu ! Une merveille de match qui entre tout droit dans le panthéon de ce sport, et c’est encore une fois Rodgeur qui en est le co-auteur. Et Dieu inventa Federer…

Bref, l’un comme l’autre ont marché sur l’eau par moments, l’un comme l’autre auraient mérité de gagner ce match de fou. Et là, même si Rodgeur mène largement dans les confrontations directes, je dirais que les compteurs sont remis à zéro. L’Argentin avait en effet gagné cette finale dantesque à New York, là c’est le Suisse qui remporte cette demi-finale hallucinante à Londres. 1-1, balle au centre, et vivement le prochain duel entre ces deux monstres du tennis mondial ! Bon, il y avait aussi eu cette demi-finale de feu en 2009 à Paris, mais je dirais qu’on était quand même un cran en-dessous…

Le Maître, assuré d’une médaille, rencontrera donc Andy Murray en finale pour la revanche de l’été sur le court central de Wimbledon. Cette finale sera au meilleur des 5 sets et autant dire que ça s’annonce une nouvelle fois absolument superbe. On espère évidemment que Rodgeur aura récupéré de ce match-marathon, et surtout de toutes les émotions de la journée. Car franchement, quand tu dois servir pour rester dans le match à partir de 4-5, et que la rencontre se termine à 19-17, ben je te laisse imaginer l’énergie mentale perdue au combat… Mais on compte sur toi Rodgeur pour faire de cet été le plus beau de notre vie ! On compte également sur toi pour supporter la bêtise et le manque de fair-play des spectateurs anglais… Car autant le public de Wimbledon a été irréprochable lors de la dernière finale, autant le public de ces JO me fait craindre le pire. Enfin, on verra tout ça dimanche… avec le pack de bières dans le frigo, les potes dans l’appart et le drapeau suisse sur le balcon !